Carreaux de carton

Recherche et expérimentation pour la réalisation de carreaux en papier

PRÉSENTATION DU PROJET

Le papier
Le cycle de vie du papier est perpétuel. Il peut en permanence être recyclé sous la condition qu’il soit collecté. Chaque année en France, nous consommons près de 9 millions de tonnes de papiers et cartons, soit l’équivalent de 130 kg en moyenne par habitant.
La pâte à papier issue de rebuts de journaux, cartons et emballages est depuis toujours utilisée dans les techniques de moulages. À la fin des années 1970, David Hockney a expérimenté ce médium pour créer les séries Paper Pools, de la pulpe de papier colorée dans des emporte-pièces similaires à ceux utilisés pour les motifs des carreaux de ciment.
Dans l’ornementation, le papier fut largement employé pour réaliser les décors intérieurs au XIXe siècle. Le Château de Versailles ou les grands théâtres ont rusé et n’ont pas employé du bois sculpté mais du carton-pierre peint ou doré à la feuille d’or, matériau plus maniable et moins coûteux. Il permettait de réaliser de fines moulures légères, résistantes à l’eau et au feu.
Couplé aux techniques actuelles, le papier apparaît donc comme une ressource idéale dans le milieu de la construction. L’équipe a ainsi introduit le papier dans la réalisation de carreaux de ciment. En dalles ou comme revêtement, le papier vient alléger les quantités de sable et de ciment utilisés, avec pour objectif final de remplacer intégralement ces derniers.

Carreau de carton
En gardant l’usinage d’un carreau de ciment traditionnel, il s’agit de remplacer la couche de mortier, «le biscuit», par un mélange composé de papier. Avec des dimensions similaires pour un carreau traditionnel, le carreau de carton contenant 60% de papier est 40% plus léger que son homologue 100% mortier. Il devient alors un matériau soutenable. D’une résistance à la compression similaire au béton, il serait résistant au feu et possèderait une isolation thermique et acoustique intéressante, tout en restant visuellement identique aux carreaux 100% ciment.

Carton relief
Mélangeant savoir-faire anciens et techniques contemporaines, les moules de ces carreaux ont été imprimés en 3D. Avec un mélange composé de 80% de papier et de poudre de marbre, ils sont extrêmement légers. Plus proches de la recette traditionnelle du carton-pierre, ils seraient de bons isolants acoustiques, thermiques et ignifugés.

L’ÉQUIPE DU PROJET

Pavillon Noir Architectures – Nicolas Bellet et Aude Le Stum
Après plusieurs années en agences parisiennes, Aude & Nicolas s’associent pour former Pavillon Noir Architectures en juin 2021. Notre vision se nourrit d’imagination, de lectures, de nature, d’idées et nait grâce aux outils techniques. C’est avant tout pour nous le milieu, l’espace urbain, l’humain, la culture, la sensibilité, le rythme et l’émergence de nouvelles techniques, qui sont nos principaux calques de travail et influencent notre conception de l’espace. Notre Pavillon est Noir, à l’image de la piraterie, catalyseur ici d’une idée commune cherchant à détourner et questionner les faits établis, interrogeant l’environnement et la matérialité. Résidents à l’Opale Montreuil chez Plateau Urbain, ils font la connaissance de César Leblic.

César Bazaar
César est créateur. Ingénieur de formation et anciennement développeur dans les jeux-vidéo, il travaille aujourd’hui à faire se rencontrer dans des pratiques artisanales, techniques traditionnelles et numériques. Ainsi, il réalise des carreaux de ciment ornementaux en ajoutant l’utilisation d’une imprimante 3D à une ancienne méthode indienne. Il s’emploie aussi à renouveler la technique de l’impression textile à la planche en proposant des motifs contemporains et en remplaçant le bois gravé par du plastique recyclé.