Rencontre avec Quentin Ybert

Mon travail de création est motivé par la curiosité. Lorsque je crée, je m’inspire de la multitude de formes de vie, plus extraordinaires les unes que les autres, passées ou présentes. C’est une source inépuisable d’originalité qui ne cesse de me surprendre et de m’en apprendre. En effet, chaque fois que ma curiosité est piquée par quelque élément étrange, inconnu ou extraordinaire de la faune ou de la flore, je me documente et tente de connaître mon sujet dans les moindres détails. Mon but n’est cependant pas de reproduire la nature le plus fidèlement possible, mais d’en montrer la beauté, souvent cachée. Une des caractéristiques principales de mes travaux est le changement d’échelle. En redimensionnant mon sujet, je m’assure de lui donner des proportions qui nous conviennent plus, avec lesquelles nous sommes à l’aise. Il est plus facile alors pour mes spectateurs et moi-même d’avoir une vue d’ensemble et également détaillée de chaque sujet, tout en appréciant son élégance. Le verre est le matériau idéal pour cela. Il réussit à sublimer chaque œuvre, en jouant sur son ambivalence opaque et transparente. Grâce à ce média, je perçois et découvre d’autres aspects de chaque sujet dont je m’inspire, des beaux aspects, propres à la matière verre et qu’il me plaît de partager.

MYCETOZOA
Cette série de pièces en verre soufflé s’inspire des Mixomycètes, ou « slime molds », que j’ai pu découvrir à travers les travaux du Naturaliste Ernst Haeckel et de la photographe Valeriya Zvereva.
Ces mousses, aux fascinantes capacités, ont su retenir mon attention grâce à leur aspect et aux multitudes de formes et couleurs qu’elles pouvaient adopter, dépendant de l’espèce. Ce formidable répertoire de créativité m’a amené à concevoir cette collection, à travailler sur la transparence du verre et l’association des couleurs dans le but de révéler et honorer ces petits organismes.