Motos simplifiées

Historien d’art, René-Charles Guilbaud est spécialiste en restauration de monuments historiques, activité passionnante mais contraignante.

Avide de liberté, de collections et de culture, il est aussi artiste sculpteur et écrivain.

A l’image de la tête de taureau que Picasso assembla en 1942, avec une selle et un guidon de vélo, René-Charles Guilbaud se lance en 2022, sous le pseudo CAB, dans la création de tronches de tôle avec pour prédilection d’anciens réservoirs de moto. Leur design particulier, symbolique d’’une époque, se prête bien à l’évocation d’un visage insolite. Du rebut surgit une tribu. Ces masques d’acier mité de rouille s’animent en peaux éphémères. Leurs vestiges de peintures rituelles s’effacent peu à peu.

Ce vagabondage débridé sauve de la décharge des épaves, les détourne pour créer des sculptures. CAB attire l’attention sur une société de consommation qui jette à l’excès. Il montre que les rebuts ne sont pas forcément des matériaux à broyer pour en fabriquer d’autres et polluer. Le surcyclage leur donne une seconde vie. La série de réservoirs revisités dialogue avec une authentique moto Peugeot 125cm3 de 1957, trésor de design populaire des années 50. Cette exposition reconstitue également l’atelier de CAB comme partie prenante de l’exposition en préservant l’idée d’un lieu protégé, d’un espace très intérieur et clos propice à l’expression et au vagabondage de sa pensée.

Il dit : « Mes masques prennent la parole et chantent l’amour, du rouge désir à la nostalgie, avec humour et un zeste de nostalgie… Mes tronches dansent en musique du blues au rag time… »

René-Charles Guilbaud a décidé d’une autre vie dans les étoiles en août 2023…

Aartchie, artiste, peintre collagiste, lit une sélection de ses poèmes, murmurés dans son atelier reconstitué et proposera une lecture publique devant les tronches de CAB le 21 et 22 septembre à 15h